« Tu attaches tes partenaires?? Mais comment peuvent-elles accepter cela ? C est totalement dégradant ! Et puis on a vraiment l’impression que tu détaches la sexualité de l’amour ! Pour moi, quand on s’aime, on n’a pas besoin de tous ces artifices! etc… »
Et souvent au milieu d’une de mes réponses, je lui disais : « Je t’attends Olivia ».
Et elle repartait dans sa litanie scandalisée. « Ah non alors! Jamais cela » ou bien : « Jamais dans cette position!! C’est trop humiliant! »
Puis le soir, je recevais un coup de téléphone : »Tu as vu ce qu’on joue au théâtre en ce moment? » Mais très rapidement Olivia glissait sur le seul sujet qui l’intéressait… la fascinait désormais.
Je t’attends Olivia. Tu sauras quand j’aurais décidé que c’est le moment.
Et je lui parlais de sodomie. Et elle raccrochait, effrayée, scandalisée.
Comment ne pas sourire devant tant de candeur à s’éveiller. Et ne pas adorer cette femme, dans ces moments où elle se pose tant de questions. Et en vérité ses peurs m’émouvaient. Oui, tu as raison d’avoir peur. Et je sais que ce n’est pas de moi que tu as peur à présent, mais de toi. En vérité, je ne suis pas ton guide vers l’extrême, je suis ta limite.
On ne devient pas libre en sautant par dessus les barrières. On devient libre en les repoussant. Et que c’est long et difficile !
Tu t’es probablement masturbée plus d’une fois, jouissant en te tordant avec cette peur, cette rage d’une âme prise dans un filet. Et étonnée par ce liquide soudain si abondant entre tes jambes.
Oh, moi aussi, la première fois qu’une femme m’a dit assez autoritairement « Demain, je te sodomise! », j ai connu tout cela. J’ai été scandalisé, effrayé… mais surtout par ma subite érection. « Horrrrreur! En plus j’aime cela! »
Oui, j’aime ces jeux, qui, sans être extrêmes, naviguent dans des eaux plus que troublantes, qui mènent le corps dans des sensations paradoxales pour toucher au plus profond de l’émotion. L’émotion est le reflet d’un sentiment. Mais quel est ce sentiment ? Oh bien sur il parle d’amour. Mais il parle de bien d’autres choses aussi, de choses qui nous font peur, mais qui sont tellement humaines!
Oui, j’aime être attaché et présenter mes reins, tandis qu’une main ferme malmène mes petites boules.
Oui, j’aime dominer, imposer à ma partenaire des jeux de mon imagination.
Alors j’attendais Olivia. Pas comme le vautour qui attend sa proie, oh non! Plutôt comme le jardinier qui a planté une graine et qui la regarde pousser. Et le ventre d’Olivia était fertile. Chaud et humide, il offrait à ma graine un terrain de rêve. Et la plante s’installait, poussait, au point qu’Olivia n’avait plus de répit. Cette présence en son sein ne se laissait plus oublier.
Elle m’a interdit d’aborder désormais ce sujet.
J ai obéit.
Elle a essayé de ne plus me regarder en face quand nous nous voyions.
J ai baissé la tête.
Mais mon sourire était là. Et au coin de mes lèvres elle pouvait suivre la progression de la plante. Et rien, ni sa rage, ni ses cris qu’elle poussait à l’intérieur d’elle, ne pouvaient l’arrêter. Au contraire, elle accélérait.
On peut crier sur son cœur.
On n’atteint jamais son ventre.
C’est lui qui nous parle, lui qui crie.
Tu n’es pas condamnée, Olivia. Tu n’héberges pas un monstre. Au contraire, ces tensions que tu ressens, c est l’écorce qui s’ouvre. C’est la naissance du premier pétale.
Alors un jour je le lui ai annoncé. « Demain soir, je te dominerai. Nous dinerons au restaurant et je t’y expliquerai ce que j’ai l’intention de faire. »
Et elle n’a pas répondu. Juste baissé la tête.
La suite dans la prochaine histoire intitulée « la chaise ».
Surtout ne voyez pas dans cette démarche le truc d’un macho, ou d’un frimeur trop sur de lui. Bien au contraire, je ne puis saisir le trouble qui agite Olivia que parce que je l’ai déjà reconnu, expérimenté en moi.
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