J’ai mal dormi. Les yeux encore gonflés de sommeil, j’éveille mes sens doucement sur le divan du salon. Dans l’entrebâillement de la porte de notre chambre, je devine ton bras qui coule le long du lit comme un ruisseau de chair. Le revers de ta main s’abandonne lascivement sur le plancher et parfois, tes doigts trahissent un rêve.
Je dois partir, te laisser à tes songes. Je quitte l’appartement doucement. La chaleur est déjà insoutenable. Dans la voiture, il n’y a plus qu’une subtile effluve de ton parfum qui me relie à toi.
Cette nuit, nous n’avons pas fait l’amour, seulement des caresses timorées, nos deux corps recherchant la fraicheur des draps comme un confortable divorce.
Que fais-tu à cette heure? Te caresses-tu comme cette fois où je t’ai surprise la main dans l’entrejambe? Même mon sourire complice n’avait pas réussi à effacer ta honte de te faire épier. Je ne t’ai jamais vu t’abandonner totalement à ton propre plaisir. Comment es-tu? Fermes-tu les yeux? Regardes-tu ta main, ton corps ? Peut-être que tu relèves tes cuisses pour mieux offrir ton fruit sucré à tes doigts si fins, si frêles, mais certainement plus habiles que ceux d’un homme. Oses-tu les aventurer dans ton écrin ou seul ton petit bouton profite de leurs volutes charnelles? Je ne le saurai sans doute jamais.
Mon esprit s’égare en t’imaginant. Je vois ton sexe. Le tien ressemble à celui d’une jeune fille, à un abricot. On dirait que tes petites lèvres se cachent. Même quand ta fleur est ouverte, j’ai peine à les distinguer. Elles sont comme le reflet de ta pudeur, discrètes mais terriblement sensuelles.
Bientôt, la dure réalité du quotidien m’éloignera de toi encore plus et ces panneaux bleus au dessus de moi me condamnent alors à ton absence à peine supportable.
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